Omar Al-Rassi - "Akhbar Al-Yawm"
Que suit la récusation du Premier ministre Saad Hariri, annoncée hier comme une boule de feu lancée vers les autres, sans nommer un alternatif ni être d'accord avec les intéressés sur aucun nom?
Une source bien informée a déclaré que le duo président Michel Aoun et Hezbollah s'empressera de fixer la date des consultations parlementaires contraignantes pour nommer le Premier ministre désigné, afin d'envoyer un message à Hariri disant : « Votre récusation n’est pas la fin du monde, et une alternative peut être trouvée, même la formation rapide d'un gouvernement», pour tenter de confirmer que le problème principal résidait dans la Maison du Centre.
La source a révélé, via l'agence "Akhbar Al-Yawm", que le nom qui se répète plus que d'autres dans les coulisses de la majorité parlementaire est celui du député Faisal Karami, et les partis qui le promeuvent se fondent sur le fait que Karami jouit d'une sorte de légitimité de la famille sunnite (de son père à son oncle qui ont occupé le poste de « premier ministre » et qui avaient un rôle dans la vie politique libanaise), même s'il n'avait pas la légitimité populaire sunnite. Mais bien sûr, Karami ne représente pas la secte sunnite, car il l’allié du duo chiite, et il les représente plus qu'il ne représente le groupe sunnite, notant ici qu'il était ministre sur la liste du Hezbollah durant le deuxième gouvernement du Premier ministre Najib Mikati (13 juin 2011 - 15 février 2014). Aujourd'hui, même s'il a une légitimité familiale, il lui est difficile de remplacer l'absence de Hariri et d'affecter la situation sunnite actuelle.
La source a souligné que la majorité parlementaire ne cessera d’essayer de former un gouvernement, et ce sera un gouvernement de politiciens basé sur la proposition du secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, qui, à son apparition télévisée en mars, a conseillé Hariri de former un gouvernement de forces politiques capables d’assumer les charges et les responsabilités. Il a donc appelé à "reconsidérer la décision de former un gouvernement de spécialistes qui ne durera pas longtemps et ne pourra pas assumer la responsabilité de la crise, et d'aller vers un gouvernement techno-politique".
En réponse à une question, la source a estimé que tout gouvernement dont la majorité se limite à sa formation, se heurtera à la résistance des principaux dirigeants sunnites, à commencer par le mufti Abdul Latif Daryan, les anciens premiers ministres, le Mouvement du Futur et la plupart des personnalités sunnites traditionnelles... Il a dit : Malgré cela, Mikati est peut-être la personne la plus souple pour conduire avec elle des négociations, et il pourra trouver des raisons pour revenir au pouvoir, à l'image de ce qui s'est passé lorsqu'il a dirigé son premier gouvernement (19 avril 2005 - 19 juillet 2005), sachant que toute mesure de ce genre est indissociable d'une étude attentive de la réalité électorale.
D'autre part, la source a souligné que Hariri ne s’est pas récusé d’une façon correcte, car ce n'est pas permis de donner au président de la République un délai de 24 heures seulement, surtout après avoir tout modifié dans la formation du gouvernement sans aucun accord préalable.