Essais nucléaires : la France a une «dette» envers la Polynésie, reconnaît Emmanuel Macron

Essais nucléaires : la France a une «dette» envers la Polynésie, reconnaît Emmanuel Macron

| mercredi 28 juillet 2021

Emmanuel Macron a reconnu mardi à Papeete (mercredi matin à Paris) que la France avait «une dette» envers la Polynésie française pour les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 dans le Pacifique, «dont on ne peut absolument pas dire qu'ils étaient propres». «J'assume et je veux la vérité et la transparence avec vous», a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les responsables polynésiens, en affirmant que les victimes de ces essais devaient être mieux indemnisées.

 
Il n'a toutefois pas prononcé le mot de «pardon», réclamé par les associations de victimes de ces essais. Il a également précisé qu'il «n'y a pas eu de mensonges, il y a eu des risques pris qui n'étaient pas mesurés, y compris par les militaires». Même s'il a reconnu que «c'est vrai qu'on aurait pas fait ces mêmes essais dans la Creuse ou en Bretagne».

Un peu plus tôt, le président s'était arrêté au bord de la route pour discuter avec des militants de l'association antinucléaire 193, s'engageant à la transparence sur les essais nucléaires et assurant qu'il les avait «entendus», lors de sa visite en Polynésie française.


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«Je ne peux pas vous demander d'avoir confiance en moi après qu'on vous ait menti si longtemps en ne partageant pas les informations, c'est vrai, et donc je pense que la confiance, ça se construit en disant tout, en partageant la totalité, en étant beaucoup plus transparent et c'est vrai qu'on n'a pas fait le boulot jusqu'à présent», a-t-il déclaré devant un groupe d'une cinquantaine de manifestants sur l'île de Moorea, parmi lesquels flottaient des drapeaux indépendantistes.

Je sais que pendant très longtemps il y a eu du silence et un refus de partage même d'information, d'assumer les choses, d'être transparents. »
«Vous m'excuserez, mais on ne peut pas s'empêcher de penser que vous êtes en fin de mandature, donc des paroles c'est une chose, mais après, concrètement? Il y a des demandes urgentes, des personnes qui souffrent. On vous demande d'assumer ce que l'Etat a fait à ce peuple polynésien, un pardon et vraiment une prise en charge», a rétorqué Léna Lenormand, vice-présidente de l'association 193, qui fait référence au nombre d'essais nucléaires français réalisés en Polynésie.

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