Jean al-Feghali, agence “Akhbar al-Yawm”
(Dialogue inégal)
Cette véritable conversation s'est déroulée dans un laboratoire à Jounieh, entre un citoyen et un employé du laboratoire.
- Je peux faire un pcr?
- Bien sûr.
- Combien ça coûte ?
- 150 mille livres.
- Quand le résultat sort-il?
- En début d'après-midi, nous vous appellerons.
- Est-ce que je peux avoir le résultat aujourd'hui?? (Il était presque 1 heure de l'après-midi.)
- Bien sûr, mais tu dois payer plus cher.
- Combien ?
- 150 000 aussi.
- Vous voulez dire que le total sera de 300 000 L.L.?
- Ouais.
- Est-il raisonnable que le coût devienne "double"?
- ça ne me regarde pas, c'est la décision de la direction.
- À quelle heure puis-je obtenir le résultat?
- 18 heures.
- Alors qu'il en soit ainsi.
Le dialogue inégal entre le citoyen et l'employé du laboratoire se termine, les questions commencent:
Le ministre de la Santé sait-il ce que font certains laboratoires?
Est-il permis d'exploiter la vulnérabilité d'un citoyen quant à son incapacité à attendre le résultat?
Le laboratoire a-t-il le droit de facturer pour ne pas pouvoir attendre?
Pourquoi le laboratoire est-il plus puissant que l'État ?
Nous pensions que seuls les propriétaires de supermarchés videraient les poches des citoyens, mais il est certainement apparu que les propriétaires de laboratoires le sont. À qui un citoyen se plaint-il? à l'État? il n'existe pas, dans ce cas, "Se plaindre à quelqu'un d'autre que Dieu est humiliant".
Après tout, si vous précipitez la faillite des citoyens, où trouverez-vous des clients?
Avez-vous été informé que lorsque les patients connaissent le prix du médicament, ils changent d'avis et ne l'achètent pas?
Avez-vous été informé que des citoyens quittent les laboratoires parce qu'ils ne peuvent pas payer pour un examen particulier?
Si la situation continue à ce rythme, les laboratoires et le supermarché deviendront des musées, rattachés au ministère de la culture, et non aux ministères de la Santé et de l'économie, et élevés à ses portes :
"Voici le lieu de l'humiliation des citoyens."