Omar al-Rassi, agence “Akhbar al-Yawm”

Macron surpris par le fait qu'al-Rahi s'en tienne à son opinion ferme sur le dossier présidentiel

Avec une rencontre avec le Président français Emmanuel Macron, le Patriarche maronite Mar Bechara Boutros al-Rahi a été félicité pour ses efforts visant à traiter le dossier présidentiel à l'extérieur. Macron, selon le communiqué de l'Elysée, a exprimé son soutien aux efforts en cours déployés par le Patriarche al-Rahi et a appelé aux efforts collectifs de toutes les forces politiques pour mettre fin sans délai à l'impasse politique au Liban.

Le président français et le patriarche “ont partagé leurs vives préoccupations face à la crise” et à “la paralysie des institutions, alimentée par la vacance présidentielle depuis plus de sept mois”, a rapporté l'Élysée. “Ils se sont accordés sur la nécessité qu'un président de la République soit élu sans délai”, a-t-on ajouté à Paris. Emmanuel Macron a notamment évoqué “la nécessité” que les Chrétiens du Liban “demeurent au centre de l'équilibre confessionnel et institutionnel de l'État libanais”.

Malgré cette nette positivité, une source parlementaire bien informée a déclaré, via l'agence "Akhbar al-Yawm", que la visite d'al-Rahi à Paris n'était pas le bon moment, d'autant plus que les conditions d'un règlement global du dossier libanais, y compris la présidence, n'ont pas abouti à une conclusion, et il est peu probable que la visite apporte les résultats escomptés.

En réponse à une question, la source a souligné que les milieux français manifestent leur mécontentement face à la situation intérieure libanaise, où Paris, en particulier le président Macron depuis août 2020 après l'explosion du port de Beyrouth, a été ignoré, à un moment où certains responsables parisiens estiment que leur pays est toujours la "mère de tendresse" pour un grand nombre de Libanais. Mais ils ont été surpris que Paris n'ait pas réussi à changer les convictions de nombreuses forces politiques, spécifiquement chrétiennes, au premier rang desquelles la position du patriarche.

La source a cité, selon un initié familier de la réunion de l'Elysée, que Macron avait été surpris par l'adhésion du patriarche Rahi à son opinion ferme sur le dossier présidentiel, ce qui a provoqué des fuites dans certains médias selon lesquelles la France n'allait pas vers la nomination.

La source a déclaré que le Patriarche est susceptible de tenir une série de réunions avec les personnes concernées par le dossier présidentiel après son retour à Beyrouth, et a exprimé sa crainte que les crises ne s'aggravent au cas où le mois de septembre prochain se terminerait sans l'achèvement des élections présidentielles, alors il y aura le grand chaos.

La source a souligné que la prochaine étape comportera deux choses: la sécurité et la peur de la corruption et du chaos, et le règlement qui viendra de l'étranger pour être promu à l'intérieur.