Les autorités religieuses musulmanes libanaises ont déposé des plaintes la comédienne et militante des droits des LGBTQ, après qu'un de ses sketch sur les prières du vendredi ait suscité la controverse en ligne.
La comédienne libanaise ouvertement homosexuelle Shaden Fakih a amassé un large public sur les réseaux sociaux pour ses attaques contre les autorités religieuses et les factions sectaires qui ont longtemps dominé la politique du pays.
Mais ses blagues parfois grossières ont également irrité de nombreux Libanais, malgré la réputation du pays comme l'une des sociétés les plus tolérantes du monde arabe.
Vendredi, le Conseil Suprême islamique chiite a déposé une plainte pénale contre Fakih pour "crimes de blasphème, insulte aux rituels religieux et agitation sectaire, conflits", a rapporté l'Agence Nationale de l'Information (ANI).
Le législateur islamiste Imad Hout a également déposé une plainte contre elle, a indiqué l'ANI.
Jeudi, le grand mufti du Liban, Cheikh Abdul Latif Daryan, a ordonné à la plus haute autorité religieuse sunnite Dar al-Fatwa de porter plainte contre Fakih pour "insulte et blasphème contre la gloire divine et le prophète Mahomet."
Dar al-Fatwa l'a également accusée d' "inciter aux conflits religieux et sectaires" et de "saper l'unité nationale", a déclaré l'ANI.
Une source judiciaire a déclaré à l'AFP que la justice n'avait pas encore examiné les plaintes contre Fakih car le juge compétent était toujours à l'étranger.
Les militants des droits de l'homme ont exprimé leur indignation face à la menace de poursuites judiciaires contre Fakih pour avoir simplement exprimé ses opinions.
"L'idée que quelqu'un puisse être arrêté... harcelé et soumis à des menaces de mort simplement pour avoir exprimé des opinions susceptibles de contredire certaines normes sociétales... c'est inacceptable", a déclaré Jad Shahrour du Centre Skeyes pour la liberté des médias et de la culture de Beyrouth.
En août, le comédien Nour Hajjar a été brièvement arrêté pour une blague qu'il avait faite il y a cinq ans.
En 2021, Fakih a été convoqué par un tribunal militaire pour "insulte" aux Forces de sécurité intérieure et "atteinte" à leur réputation.