Daoud Rammal, agence “Akhbar al-Yawm”
Les ministres israéliens appellent à se concentrer sur le front du Liban plutôt que sur Gaza...
Ces derniers jours, les tensions dans la région se sont considérablement intensifiées. Le ministre démissionnaire du gouvernement Netanyahu, Benny Gantz, a appelé à déplacer la bataille vers le Nord (c'est-à-dire vers le sud du Liban). Lors d'une conférence de presse avec Gadi Eisenkot (un ancien ministre), il a déclaré: "Israël devrait déplacer la bataille vers le Nord. Cela signifie élargir la portée de la guerre de Gaza au front nord, c'est-à-dire élargir le cercle de confrontation au Liban. Cet appel soulève des questions sur sa gravité et s'il indique une réelle intention d'ouvrir un nouveau front, ou s'il s'inscrit dans le cadre d'une surenchère politique au sein du gouvernement israélien, qui souffre de vives divisions.
Un expert militaire a déclaré à l'agence "Akhbar al-Yawm" que "du point de vue militaire, le front nord, en particulier avec la présence du Hezbollah au Liban, est l'un des fronts les plus complexes et les plus dangereux pour Israël. Le Hezbollah dispose d'un important arsenal de missiles et d'une force de combat entraînée, et est capable d'infliger des pertes importantes au plus profond d'Israël. Toute action militaire israélienne sur ce front pourrait conduire à une escalade massive, dont les résultats ne peuvent être prédits, et pourrait entraîner toute la région dans une guerre à grande échelle".
L'expert a ajouté: "Dans ce contexte, nous devons tenir compte du fait que de tels appels peuvent faire partie de manœuvres politiques de l'intérieur et de l'extérieur du gouvernement israélien, en particulier à la lumière des critiques croissantes de la performance du gouvernement dans la gestion de la guerre contre Gaza, et il est possible que Gallant cherche à travers ces déclarations à renforcer sa position politique devant le public israélien et à obtenir des points supplémentaires aux dépens de ses opposants au sein du gouvernement, dirigé par Benjamin Netanyahu.
Il a expliqué que "la possibilité ne peut être exclue que ces déclarations fassent partie d'une stratégie de menace visant à exercer une plus grande pression sur le Hezbollah et son successeur l'Iran, pour éviter leur intervention directe dans la guerre actuelle. Par ces messages publics, Israël pourrait chercher à dissuader le Hezbollah d'ouvrir un nouveau front contre lui, en particulier à la lumière de la forte pression militaire à laquelle il est confronté sur le front de Gaza".
Le même expert considère qu' "au final, la situation reste ouverte à plusieurs scénarios, mais il est clair que l'appel à étendre la guerre au front Nord n'est pas seulement une offre politique, mais porte également des messages menaçants adressés au Hezbollah et à l'Iran, et peut faire partie de calculs plus larges dans le cadre de la gestion du conflit régional".
Akhbar Al Yawm