Pourquoi la chute de Bachar al-Assad s'est-elle si soudainement accélérée?

Pourquoi la chute de Bachar al-Assad s'est-elle si soudainement accélérée?

| dimanche 08 décembre 2024

Une chute précipitée, mais pas inexplicable

Il aurait fallu une poignée de jours pour voir l'histoire de la Syrie basculer. La capitale, Damas, a été envahie par les forces de l’opposition, forçant le président à fuir dans des circonstances encore floues. Après plus de 53 ans de pouvoir de la famille al-Assad, le régime de Bachar s’effondre comme un château de cartes.

Depuis l’offensive majeure du groupe armé Hayat Tahrir al-Sham (HTS) contre les forces pro-gouvernementales fin novembre, la progression des forces rebelles a été fulgurante. Alep, Hama, Homs et même Deraa, la ville qui avait été le berceau du soulèvement de 2011, sont notamment tombées aux mains des différents groupes armés d’opposition, tandis que la chute de Damas semble désormais inéluctable.

Une chute précipitée, mais pas inexplicable

L’effondrement d’Assad peut être attribué à plusieurs facteurs. Sur le plan militaire, le régime syrien reposait de plus en plus sur des soutiens extérieurs, principalement la Russie et l’Iran. Avec l’invasion de l'Ukraine par la Russie, le Kremlin était moins en mesure d’intervenir efficacement en Syrie. De même pour l'Iran et le Hezbollah, autres alliés clés d’Assad, tous deux affaiblis par les attaques israéliennes. Sans soutien militaire extérieur, le régime s'est retrouvé affaibli, fragilisé.

Sur le plan intérieur, Assad n'a pas pu s'appuyer sur l'économie en ruines du pays, dévasté par plus de 13 ans de guerre civile. La Syrie dépend fortement du commerce illicite, notamment du Captagon, une drogue psychotrope produite en grande partie dans les territoires contrôlés par le régime, rapporte Al Jazeera. L’économie souffre de l’effondrement des infrastructures, de l’isolement international et des sanctions. Les conditions de vie des Syriens n'ont aussi cessé de se détériorer, rendant encore un peu plus impopulaire Bachar al-Assad, coupable de nombreux crimes depuis le soulèvement populaire de 2011.

L'armée syrienne s'est aussi retrouvée complètement désorganisée, et les abandons de postes face à l’avancée de l’opposition ont été légion. D'un autre côté, l’offensive menée par les rebelles, dont certaines sont soutenues par les militaires turcs, a été stratégique et bien coordonnée. Les groupes ont profité de la faiblesse du régime pour reprendre des villes clés et affaiblir encore davantage le contrôle d’Assad.

Avec la chute du régime, le pays se trouve à un tournant. Si l’opposition a pris le pouvoir en quelques jours, la reconstruction du pays et la stabilité politique restent totalement incertaines, alors que de multiples tensions subsistent entre les différents groupes d’opposition armés.

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