L'impasse présidentielle au Liban: Craintes d’un ‘Croissant des Frères Musulmans’ et résultats incertains

L'impasse présidentielle au Liban: Craintes d’un ‘Croissant des Frères Musulmans’ et résultats incertains

Exclusif | mercredi 08 janvier 2025

L'impasse présidentielle au Liban: Craintes d’un ‘Croissant des Frères Musulmans’ et résultats incertains

Soit Aoun est élu dès le premier tour, soit il n'est pas élu du tout

Agence "Akhbar al-Yawm"

Dans un climat d'incertitude entourant la session prévue pour le 9 de ce mois, à quelques heures seulement de la tenue de l'assemblée générale, une source politique bien informée estime que la chute du régime syrien a ajouté de nouvelles complexités aux dossiers déjà compliqués sur les plans local et régional. La source affirme : "Les mêmes parties qui redoutaient autrefois ce qu'on appelait le ‘Croissant chiite’ dans la région se trouvent aujourd'hui dans un état d'attente et d'inquiétude face à l'éventuelle émergence d'un ‘Croissant des Frères musulmans’ ". Cela, selon la source, explique l'intensification notable de l'activité diplomatique en direction du Liban, dont l'intervention saoudienne dans la crise libanaise est l'aspect le plus marquant.

La même source, s’exprimant auprès de l’agence "Akhbar Al-Yawm", souligne que "le conflit autour du dossier présidentiel ne se limite pas aux préférences du président du Parlement Nabih Berri, du Hezbollah ou des forces chrétiennes. Il y a également une offensive islamique visant la Syrie, en particulier de la part de la Turquie et du Qatar. Certes, l’avenir de la Syrie post-Assad reste flou, mais les répercussions de cette dynamique pourraient atteindre le Liban, qui pourrait alors se retrouver sous l'emprise d’un ‘nouvel islam’, à l'image de ce qui s'est passé en Égypte après la révolution, lorsque Mohamed Morsi a été élu président de la République, son règne n'ayant duré qu'environ un an", ajoute-t-elle.

La source poursuit: "Dans ce contexte, l'Arabie saoudite est intervenue pour retirer le tapis sous les pieds du duo turco-qatari". Elle indique que cette initiative sérieuse de Riyad est intervenue en réponse à une proposition qatarienne faite à Nabih Berri, consistant à élire le général Elias Baysari à la présidence en échange d’une importante contribution à la reconstruction, d’un montant de 5 milliards de dollars.

Malgré la priorité de Nabih Berri pour la reconstruction et le retour des habitants dans leurs foyers, il a rejeté toute aventure risquée sans que le candidat qatari obtienne le soutien de l’Arabie saoudite. Par ailleurs, la source précise que le Qatar ne peut pas agir "seul dans la région".

Interrogée sur ce point, la source précise que "la résolution du dossier présidentiel ne repose pas uniquement sur une pression exercée sur le duo chiite, mais qu'il existe de nombreuses autres complications".

Concernant le sort de la session de jeudi, la source déclare: "Si un président est élu, le Liban entrera dans une phase de stabilité partielle, liée aux tensions persistantes dans la région. Cependant, ce scénario est peu probable, et l'option la plus réaliste reste un report jusqu’au printemps prochain. Cette période ne sera pas exempte de perturbations sécuritaires, notamment des frappes israéliennes à différents niveaux".

À propos des chances du commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, la source répond: "La prudence est de mise. Voter pour un autre candidat n’entraînerait pas de conséquences négatives, mais voter pour Aoun sans qu’il soit élu empêcherait la tenue d’un second tour. De plus, ces votes, probablement inférieurs à 65, seraient perçus comme un référendum sur sa position actuelle plutôt que comme une approbation de sa candidature à la présidence. Autrement dit, il doit être élu dès le premier tour ou ne pas l’être du tout".

La source conclut en disant: "On ne sait pas encore si le Hezbollah a obtenu des garanties des États-Unis et de l'Arabie saoudite concernant le Sud et le retrait israélien. Si ces garanties sont obtenues, il pourrait y avoir une possibilité de discuter de l’élection du commandant en chef de l’armée, mais pas le 9 de ce mois".

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