Liban: Entre Transition Présidentielle et Enjeux de Commandement Militaire..Quelles Perspectives?

Liban: Entre Transition Présidentielle et Enjeux de Commandement Militaire..Quelles Perspectives?

Antoun el-Fata | vendredi 10 janvier 2025

Antoun el-Fata, agence "Akhbar al-Yawm" 

Liban: Entre Transition Présidentielle et Enjeux de Commandement Militaire..Quelles Perspectives?

Nader: Il faut attendre la formation du nouveau gouvernement, observer son fonctionnement et en tirer des conclusions plus tard

Les prochaines étapes au Liban devront nécessairement marquer un saut qualitatif aux niveaux sécuritaire et militaire, non seulement sur le terrain, mais aussi en matière de prise de décisions relatives à la sécurité et à l'armée. Ces décisions devront préserver leur indépendance tout en respectant à la fois les nécessités libanaises et les exigences internationales.

Après l’élection présidentielle, le Liban se prépare à une autre échéance majeure: La nomination d’un nouveau commandant en chef de l’armée dans un contexte non conventionnel, après une période marquée par des changements militaires et sécuritaires significatifs au Liban et dans la région.

Le président élu, Joseph Aoun, s’est engagé à affirmer le droit exclusif de l’État de porter des armes, promettant de renforcer l’efficacité des agences de sécurité et de discuter d’une politique de défense stratégique permettant au Liban de libérer pleinement ses territoires de l’occupation israélienne. Il a également souligné l’importance pour tous de respecter l’État de droit, en interdisant les activités de contrebande, le trafic de drogue ou les foyers d’insécurité. 

Le général de brigade à la retraite George Nader a déclaré que cette phase n’est ni propice à un optimisme absolu ni à un pessimisme total. Il est nécessaire d’attendre les résultats, d’évaluer les performances et d’observer la composition du nouveau gouvernement, ainsi que si sa déclaration ministérielle reposera sur la formule « Armée, Peuple et Résistance » ou autre chose. Il a également soulevé des questions sur le rôle des partis politiques ayant participé à la séance présidentielle dans l’élaboration de l’agenda gouvernemental.

Dans une interview accordée à l’agence "Akhbar Al-Yawm", Nader a souligné qu’un nouveau commandant de l’armée sera désigné à l’avenir. Ce dernier devra poursuivre la mission de l’armée et mettre en œuvre la Résolution 1701, comme le stipule l’accord de cessez-le-feu, ce qui inclut la surveillance des frontières, la prévention du trafic humain et d’armes, le démantèlement de l’infrastructure du Hezbollah au sud et au nord du Litani, ainsi que l’application de la Résolution 1559 pour désarmer tous les groupes armés. Il a insisté sur le fait que la nouvelle direction de l’armée devra continuer ces missions, faute de quoi le risque d’une nouvelle guerre reste possible.

Nader a insisté sur la nécessité de rester prudent dans ces circonstances actuelles, en attendant de voir les performances du nouveau gouvernement. Il a souligné qu’à ce jour, le Hezbollah continue d’affirmer sa force, déclarant que la résistance est nécessaire pour défendre le pays et que l’accord de cessez-le-feu ne concerne que les zones au sud du Litani. Il a soulevé des questions sur la manière dont le Liban gérera ces positions à l’avenir, ainsi que la situation des camps palestiniens, le contrôle des frontières, et la structure du nouveau gouvernement. Il a mis l’accent sur la nécessité d’observer et d’évaluer les actions du nouveau gouvernement et leurs résultats sur le terrain.

Nader a également mis en garde contre la nature émotionnelle des sociétés arabes, souvent dépourvues de rationalité dans la prise de décisions. Cette tendance empêche le progrès, contrairement aux sociétés occidentales, qui ont dominé le monde grâce à leur logique. Il a également observé comment les Libanais célèbrent chaque nouveau président avant de commencer à le critiquer par la suite.

En conclusion, Nader a souligné l’importance d’attendre la formation du nouveau gouvernement, ses politiques et ses performances avant de tirer des conclusions. Il a noté que le Liban pourrait se retrouver avec le meilleur gouvernement au monde, capable de mettre en œuvre les résolutions internationales et de prendre les bonnes mesures, ou avec un gouvernement inefficace. Il est donc trop tôt pour émettre des jugements définitifs.

Rejoignez la chaîne YouTube maintenant, Cliquez ici

Akhbar Al Yawm

Actualité à la Une

Exclusive