Liban: Ambitions autour la Présidence du nouveau Gouvernement...
Les Consultations dans les cercles politiques
Les consultations concernant la nomination d’un Premier ministre au Liban sont encore limitées dans les cercles politiques. Pour l’instant, seules quelques nouvelles figures ambitieuses, notamment parmi les ministres du gouvernement intérimaire, abordent cette question lors de leurs échanges avec des acteurs étrangers impliqués dans les affaires libanaises. En revanche, les leaders politiques plus anciens, ayant déjà occupé la fonction de Premier ministre par le passé, préfèrent ne pas s’aventurer dans le dossier de la formation du gouvernement avant l’élection d’un nouveau président. Ces figures évitent aussi d’annoncer leur intention de briguer le poste, comme l’ont confirmé plusieurs impressions, dont celles de l’ex-Premier ministre Tamam Salam.
De son côté, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora opte pour la prudence, repoussant toute discussion sur le sujet jusqu’à ce que le moment soit venu. Lors de ses discussions privées, il résume sa position en affirmant qu’il est "trop tôt pour évoquer la question du gouvernement, car il est nécessaire de comprendre clairement la phase à venir et comment le Liban pourra sortir des grandes crises qu’il traverse". Siniora se garde bien de spéculer sur les noms des potentiels candidats, jugeant ces discussions prématurées. Parallèlement, certains blocs politiques continuent de discuter de la nomination d’un Premier ministre après l’élection présidentielle, mettant l’accent sur la nécessité de coopération entre le président et le futur Premier ministre.
D’après des informations exclusives de "An-Nahar", les noms qui circulent dans les cercles politiques incluent celui de l’actuel Premier ministre intérimaire, Najib Mikati. Ce dernier bénéficie d’un soutien significatif parmi les députés sunnites qui coordonnent politiquement avec lui. Certains estiment qu’il est le plus apte à gérer la prochaine phase, en particulier en coopération avec le général Joseph Aoun. Le nom de l’ancien député Fouad Makhzoumi revient aussi fréquemment dans les discussions parlementaires, notamment parce qu’il aspire depuis plusieurs années au poste de Premier ministre. Il a su tisser des liens politiques avec divers blocs parlementaires et organiser des déplacements internationaux. L’idée de le désigner Premier ministre lors des futures consultations parlementaires obligatoires a même trouvé un écho favorable au sein de certaines factions de l’opposition.
Il ne faut pas non plus négliger les ambitions de plusieurs ministres sunnites qui souhaitent accéder à la fonction de Premier ministre. Le ministre de l’Économie dans le gouvernement intérimaire, Amin Salam, a exprimé à plusieurs reprises son désir d’occuper ce poste, en soulignant que sa candidature jouit d’un soutien international, comme il le mentionne lors de ses déplacements. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Bassam Mawlawi nourrit également des ambitions pour la présidence du gouvernement, notamment en raison de ses relations avec plusieurs pays arabes sur divers dossiers. Néanmoins, tous les candidats potentiels, ainsi que d’autres personnalités évoquées, attendent toujours l’issue de l’élection présidentielle. Un député suivant de près les préparatifs pour la phase à venir résume la situation en insistant sur la nécessité d’adopter une voie réformatrice et salvatrice. Il ajoute que, malgré les nombreuses spéculations sur la présidence du gouvernement, il est encore trop tôt pour se prononcer, ces discussions restant à un stade exploratoire.