Omar al-Rassi, agence "Akhbar al-Yawm"

Les Élections Municipales et Locales: Premier Défi Majeur Pour le Nouveau Mandat

La préparation politique est incomplète en raison de la fragmentation invisible

Les élections municipales et locales représentent le premier grand défi auquel sera confronté le mandat au printemps prochain. Toutefois, bien que le ministre de l'Intérieur, Ahmad Al-Hajjjar, ait annoncé que le ministère s'engageait à organiser les élections municipales et locales en mai prochain, en soulignant que des efforts sont en cours pour garantir la préparation administrative, aucune action concrète n’a été entreprise jusqu'à présent sur le terrain. Il semble que la majorité des partis ne soient pas particulièrement enthousiastes à l’idée de ces élections.

Dans ce contexte, une source politique bien informée a indiqué que l’atmosphère actuelle au Liban est marquée par une certaine tension, mais que malgré cela, il existe encore une lueur d’espoir. Selon cette source: "Lors du changement de dirigeants dans un pays, un référendum populaire s’avère nécessaire, notamment lorsque ces dirigeants ne sont pas élus directement par le peuple, comme c’est le cas chez nous, où le parlement élit le président et désigne le Premier ministre en lui accordant sa confiance".

Elle a ajouté que les raisons et la nécessité de tenir un référendum municipal et parlementaire sont plus pressantes que jamais. En effet, le mandat actuel s’accompagne d’espoirs dans plusieurs domaines clés, parmi lesquels:

L’espoir de résoudre la crise économique, financière et sociale, ainsi que d’obtenir une aide arabe. Cela inclut, dans ce contexte, la visite en cours du président de la République, le général Joseph Aoun, en Arabie Saoudite, qui est conditionnée par des critères difficiles à satisfaire pour l’instant.

L’ambition de reconstruire les zones dévastées par une guerre à laquelle les Libanais n’ont ni participé ni souhaité, notamment dans le sud, la Békaa et la banlieue sud.

L’objectif de restructurer le secteur bancaire et de restituer les dépôts d’une manière ou d’une autre, ce qui représente un engagement majeur.

L’espoir de libérer les terres occupées dans le sud, notamment en raison de la présence d’éléments sensibles toujours sous occupation israélienne.

L’aspiration à assurer la sécurité aux frontières orientales, en particulier face aux affrontements récurrents dans cette région.

La perspective d’instaurer une stabilité intérieure, bien que, malgré la majorité qui a élu le président et a accordé sa confiance au gouvernement, un sentiment de mécontentement persiste.

Concernant la préparation à cet échéance électorale, la source a précisé: "Une préparation logistique semble exister, mais politiquement, il est clair que ce n’est pas le cas", soulignant que les tensions politiques se manifesteront inévitablement, tout comme les victoires temporaires, notamment pour le premier défi imminent, à savoir les élections municipales. Toutefois, cela dépendra de la résolution préalable des problèmes liés aux villages frontaliers totalement détruits, tout en nécessitant également la gestion des préoccupations sécuritaires dans les zones limitrophes de la Syrie.

Enfin, la source a insisté sur le fait que le Liban est continuellement influencé, tant de manière positive que négative, par les dynamiques régionales, et a affirmé que le mandat actuel a besoin de ce référendum. Le report des élections municipales serait perçu comme un signe que le mandat n’a pas véritablement débuté et qu’il n’est pas disposé à s’engager dans les échéances prévues.

En conclusion, bien que la situation ne soit pas facile, le mandat est contraint d’organiser ces élections dans les délais impartis, car cela lui conférerait une légitimité populaire, malgré l’absence de préparation politique complète, dans un contexte de fragmentation manifeste, ce qui constitue un défi supplémentaire.