Daoud Rammal, agence “Akhbar al-Yawm”
Les manœuvres israéliennes: Tactique politique ou tentative d’imposer une nouvelle réalité?
Israël contrôle la mise en œuvre de l'accord et définit les critères de calme à la frontière
Les provocations israéliennes se poursuivent dans la région au sud du Litani, s'étendant jusqu'à l'intérieur du Liban, malgré des engagements clairs convenus pour un cessez-le-feu.
Depuis l'annonce du cessez-le-feu, Israël viole à plusieurs reprises les termes de l'accord, profitant de la période de 60 jours accordée par le document de négociation pour fixer les modalités de sa mise en œuvre. Ces violations ne sont ni aléatoires ni accidentelles, mais portent des objectifs clairs visant à renforcer la position de négociation d'Israël et à imposer son propre rythme à la situation frontalière.
Un diplomate à Beyrouth a déclaré à “Akhbar Al-Yawm”: "Dans les prochains jours, le Liban attend la visite de l'envoyé présidentiel américain Amos Hochstein, qui jouera probablement un rôle clé dans le suivi de la mise en œuvre des engagements mutuels entre le Liban et Israël, notamment en ce qui concerne les réunions du comité de surveillance chargé de stabiliser la trêve. Sa visite intervient à un moment crucial, coïncidant avec l'entrée imminente de Donald Trump à la Maison-Blanche, le processus d'élection présidentielle au Liban, et l'approche de la fin du délai de 60 jours pour le retrait israélien et le déploiement de l'armée libanaise et des forces de la FINUL. Cependant, les actions délibérées d'Israël, allant des violations terrestres, aériennes et maritimes, visent clairement à tester la patience du Liban et les réactions internationals".
La source diplomatique a expliqué qu' "Israël est conscient que le document signé lui impose des engagements clairs, mais elle adopte une stratégie de contournement pour exploiter la période de temps disponible jusqu'à la dernière minute, afin de réaliser des gains sur le terrain ou d'imposer de nouvelles réalités. Ces pratiques s'inscrivent dans le cadre de la stratégie traditionnelle d'Israël visant à affaiblir ses adversaires et à détourner leur attention, tout en envoyant des messages régionaux et internationaux reflétant sa volonté de contrôler l'exécution de l'accord et de définir les normes de calme à la frontière".
Elle a ajouté que "le Liban, de son côté, est conscient des dimensions de cette politique israélienne et tente de la contrer par un effort diplomatique actif et la mobilisation des médiateurs internationaux, notamment Hochstein, pour renforcer les engagements et empêcher Israël de profiter de cette période pour obtenir des gains sur le terrain. Soutenu par une position publique et politique unie, le Liban cherche à renforcer la présence de l’armée libanaise dans les zones frontalières pour garantir la stabilité et éviter toute escalade pouvant ramener la situation à un état de confrontation".
La source a conclu en affirmant que "les violations israéliennes ne sont pas de simples incidents isolés, mais font partie d’une stratégie calculée visant à contourner les accords et à exploiter les écarts temporels pour imposer de nouvelles réalités. Avec la visite de Hochstein au centre de l'attention, les regards se tournent vers les résultats de la prochaine réunion du comité de surveillance, qui constituera un véritable test de l'engagement d'Israël à cesser ses provocations et à se retirer pleinement. Le Liban, pour sa part, ne permettra pas que cet accord devienne un simple document de négociation sans mise en œuvre concrete".
Akhbar Al Yawm