Le Liban est Riche en Or: Le Débat sur sa Monétisation Entre Opposition et Soutien

Le Liban est Riche en Or: Le Débat sur sa Monétisation Entre Opposition et Soutien

Exclusif | vendredi 21 mars 2025

Article exclusif, agence "Akhbar al-Yawm"

Le Liban est Riche en Or: Le Débat sur sa Monétisation Entre Opposition et Soutien

Un expert financier: L’allocation à l’étranger ou l’exploitation des écarts de prix ne constitue pas une cession

Le rapport publié par le Conseil mondial de l'or en février dernier a confirmé que "le Liban est riche en or", soulignant que le pays occupait la deuxième place au niveau arabe et la vingtième place au niveau mondial dans le classement des pays détenant le plus d'or. Le Liban possède 287 tonnes d'or, soit environ 10 millions d'onces. Le pays conserve un tiers de ses réserves d'or à Fort Knox, sous surveillance américaine, et garde les deux tiers restants dans les coffres de la Banque centrale à Beyrouth.

Dans le même contexte, une étude réalisée par le chef économiste de l’Institut des finances internationales, le Dr. Grégory Iradian, a révélé que le Liban occupe la première place mondiale en termes de réserves d’or par rapport au produit intérieur brut (PIB), avec un taux atteignant 76,5 %, le plus élevé au monde. Cela résulte de l'augmentation de la valeur des réserves d'or du Liban, qui s’élève à 27,002 milliards de dollars, et des prévisions selon lesquelles le PIB du pays atteindra environ 35 milliards de dollars en 2025.

Parallèlement, le prix mondial de l’or continue d'augmenter, atteignant aujourd’hui un niveau record de 3 052,92 dollars l'once, après que la Réserve fédérale américaine a suggéré une possible réduction de ses taux d’intérêt de 0,5 % d’ici la fin de l’année. Cela a renforcé l’attrait de l’or, dans un contexte de crises géopolitiques et économiques continues.

En ce qui concerne les réserves d’or du Liban, la question de la "monétisation de l’or" pour rembourser les dépôts refait surface, suscitant deux points de vue opposés. Le premier refuse d'y toucher, tandis que le second plaide pour une discussion sur ce sujet afin de trouver des solutions.

Les partisans de la première opinion soulignent l'importance de conserver les réserves d’or, car elles continuent de maintenir une certaine confiance. Ils expriment des craintes de "vol ou de gaspillage" et rappellent que la constitution de cette richesse est due au président de la République décédé, Elias Sarkis, qui a permis au Liban d'entrer dans le club des pays détenant de l'or après avoir acheté cinq millions d’onces pour le compte du trésor, lorsqu'il était gouverneur de la Banque du Liban dans les années 1960. Par la suite, les gouvernements successifs ont continué à acheter de l’or pour accroître les réserves de la Banque centrale, jusqu'à ce que ce processus cesse au début des années 1970 avec la décision du président américain Richard Nixon de déconnecter l’or du dollar face à la pression croissante des pays pour acheter de l’or.

Ainsi, ces partisans insistent sur le fait que la responsabilité de la dette de l’État doit incomber au gouvernement, et non aux générations futures, qui ne disposeront plus de leur pays, hormis de ses réserves d’or.

Quant à la seconde théorie, un expert bancaire a déclaré à l’agence "Akhbar Al-Yawm": "L’or est là pour être utilisé en cas de nécessité, et il n’y a pas de plus grande urgence que celle que nous vivons actuellement". Il a précisé que la Banque du Liban ne dispose pas de liquidités suffisantes pour rembourser les dépôts, mais qu'elle possède entre 10 milliards de dollars en réserves et plus de 30 milliards de dollars en or.

L'expert critique l'utilisation de prétextes pour retarder ou fractionner le remboursement des dépôts. Il explique que la question de la monétisation de l'or ne signifie en aucun cas en disposer, mais plutôt d'investir une partie à l'étranger pour générer des intérêts, qui pourraient être utilisés pour rembourser les dépôts, plutôt que de continuer à payer des frais de conservation de l’or. Il suggère également de tirer profit de la plus-value de l’or depuis 2019 pour liquider une partie de ces réserves en vue de rembourser les dépôts.

L'expert bancaire s’interroge également sur ceux qui prônent la confiance et la préservation des réserves d’or pour les générations futures. Il leur demande si l’or a protégé le Liban de la liste grise ou des notes négatives attribuées par les agences de notation internationales, et ce que les générations futures hériteront si le présent est anéanti.

Il conclut: "Il est vrai que tout le monde n'est pas propriétaire de dépôts bancaires, mais en revanche, tout le monde a bénéficié des politiques de soutien et des prêts facilitées lorsque le taux de change du dollar était de 1 500 livres libanaises."

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