Pape François: Un cœur pour les pauvres, une voix pour le monde
Une présence qui manquera au monde
L’Église catholique est en deuil. Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, s’est éteint aujourd’hui à l’âge de 88 ans. Premier pape jésuite, premier souverain pontife issu d’Amérique latine, il aura marqué de son empreinte un pontificat unique, empreint d’humilité, de justice sociale et de tendresse envers les plus fragiles.
Un pape venu du Sud
Fils d’immigrés italiens, Jorge Mario Bergoglio voit le jour le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine. Dès son entrée dans la Compagnie de Jésus, il se distingue par une vocation tournée vers les pauvres, les oubliés, les laissés-pour-compte. Il devient archevêque de Buenos Aires en 1998, puis cardinal en 2001, toujours fidèle à une vie simple, refusant les privilèges de la hiérarchie ecclésiastique.
L’élection de la proximité
Le 13 mars 2013, à la surprise générale, les cardinaux réunis en conclave l’élisent pape. Il choisit le nom de François, en référence à saint François d’Assise — un symbole puissant d’humilité, de paix et de fraternité. Ce geste donne le ton d’un pontificat profondément humain.
Dès ses premiers mots sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, il bouleverse les foules : « Fratelli e sorelle, buonasera » — une salutation simple, presque fraternelle. Le monde découvre un pasteur plus qu’un prince.
La révolution de la miséricorde
Son pontificat s’articule autour de quelques grandes priorités : l’écologie intégrale, les réformes de la Curie, la transparence financière, mais surtout la miséricorde. Il visite les prisons, lave les pieds de migrants, embrasse les malades. Il donne à l’Église un visage plus doux, plus accueillant, en particulier pour ceux qui s’en sont éloignés.
Son encyclique Laudato si’, publiée en 2015, est un cri d’alarme pour la planète et un appel à la conscience collective. Avec Fratelli tutti, il plaide pour une fraternité universelle au-delà des frontières, des religions et des intérêts politiques.
Une présence qui manquera au monde
Jusqu’au bout, même affaibli par la maladie, François aura tenu à rester au contact des fidèles. Il refusait les logiques de pouvoir, se méfiait des apparences, et plaçait toujours l’Évangile au centre de son action.
Le monde pleure aujourd’hui un homme de paix, un père spirituel qui a refusé la distance, un chef religieux qui croyait à la tendresse comme force révolutionnaire. Dans les larmes de millions de fidèles, dans le silence de la place Saint-Pierre, c’est un message d’amour qui demeure.
Akhbar Al Yawm