L’Enchantement de la Fin de Scolarité: Quand les Rêves se Heurtent à la Réalité

L’Enchantement de la Fin de Scolarité: Quand les Rêves se Heurtent à la Réalité

Antoun el-Fata | vendredi 09 mai 2025

Antoun el-Fata, agence "Akhbar al-Yawm"

L’Enchantement de la Fin de Scolarité: Quand les Rêves se Heurtent à la Réalité

L’école vous prépare aux examens, pas à la vie...

Il y a, dans les yeux des élèves de terminale, une étincelle difficile à ignorer. À la veille de leur départ du monde scolaire, ils débordent d’énergie, de certitudes et d’espoirs. Ils sillonnent les rues en cortèges joyeux, croyant déjà apercevoir les contours d’un avenir prometteur. Dans leur tête, tout semble possible: Les rêves sont clairs, les objectifs à portée de main, et l’univers leur appartient.

Cet élan est beau, nécessaire, vital même. Il est le moteur de toute ambition, le carburant des grandes réussites. Mais il est aussi fragile. Car une fois franchi le seuil du monde académique, les règles du jeu changent. L’enthousiasme rencontre les contraintes, les projets se frottent à l’économie, à la politique, aux désillusions ordinaires. Vient alors le choc, celui du réel, pour lequel on prépare encore trop peu nos jeunes.

Ce n’est pas une question propre au Liban. Partout dans le monde, les jeunes adultes doivent tôt ou tard réajuster leurs rêves. Ce n’est pas toujours faute de talent ou d’efforts, mais souvent à cause d’un environnement qui impose ses limites: Inégalités, pressions sociales, manque d’opportunités, ou parfois, simple malchance.

On pousse nos élèves à viser haut, à poursuivre des idéaux, à croire que tout est à leur portée. Mais qui les initie au doute, à l’échec, à la frustration? Qui les prépare à la lenteur des systèmes, à l’arbitraire des décisions, aux compromis à faire pour simplement avancer?

Même ceux qui choisissent l’exil, les études à l’étranger ou la migration professionnelle, n’y trouvent pas forcément un tremplin. Loin de leurs repères, beaucoup réalisent que l’inconnu peut être aussi restrictif que leur pays natal. Et quand le rêve s’essouffle, il faut plus qu’un diplôme pour tenir debout.

Nous voilà en mai, ce mois qui marque la fin d’un chapitre et le début d’un autre. Les élèves célèbrent la fin d’une époque, parfois sans savoir à quoi ils s’exposent. Ils rêvent d’un avenir radieux, dans un monde qui ne l’est plus vraiment.

Alors, qui leur enseignera cette discipline essentielle qu’est la lucidité? Qui leur donnera les outils pour affronter un monde sans indulgence, où rien n’est garanti, et où le mérite ne suffit pas toujours  La réalité, elle, ne fait pas de promesses. Mais elle a l’avantage d’être honnête. À condition, encore, d’apprendre à l’écouter.

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