Carole Salloum, agence "Akhbar al-Yawm"
La durabilité de l'Accord de Cessez-le-feu: Défis et responsabilités dans la phase suivante
Le pari reste toujours sur la médiation américaine
À mesure que l’échéance des deux mois pour l’accord de cessez-le-feu approche, l’attention se porte sur les dynamiques opérationnelles et les implications techniques liées à sa mise en œuvre. Cet accord, conçu comme un mécanisme temporaire pour désamorcer les tensions, repose sur des dispositions complexes exigeant une exécution rigoureuse par les acteurs concernés.
L’une des priorités techniques de cet accord est le démantèlement des infrastructures militaires non conformes, incluant :
- La neutralisation des sites de lancement de roquettes.
- La confiscation d’armements non autorisés conformément aux protocoles définis.
- La destruction des installations de fabrication et de stockage d’armes, en ligne avec les normes internationales de sécurité et les obligations de la Résolution 1701.
Ces responsabilités incombent exclusivement à l’armée libanaise, laquelle détient le monopole légitime des armes selon le cadre juridique national et international. L’efficacité de ces actions repose sur des processus logistiques et des capacités de surveillance avancées.
Toutefois, la situation est compliquée par l’interférence d’acteurs non étatiques, notamment le Hezbollah, qui est tenu de coopérer de manière proactive pour garantir le succès du processus. En cas de non-conformité, Israël pourrait initier des mesures de rétorsion immédiates en invoquant des violations des engagements contractuels.
Cette dynamique crée un équilibre fragile où des aspects stratégiques, tels que l’analyse de risques, les simulations de scénarios et la gestion de crise, deviennent cruciaux pour éviter l'escalade. Les récents affrontements verbaux sur les actions militaires unilatérales illustrent la volatilité inhérente à ce contexte.
L'armée libanaise joue un rôle pivot dans cette équation. Son déploiement stratégique dans le sud du pays vise à:
- Stabiliser les zones frontalières critiques.
- Surveiller et signaler tout acte contraire aux termes de l’accord.
- Maintenir une posture défensive tout en évitant des affrontements directs susceptibles de déstabiliser davantage la région.
Cependant, les défis opérationnels ne manquent pas. Des lacunes dans la communication interinstitutionnelle et une dépendance excessive envers la médiation internationale affaiblissent la résilience institutionnelle.
Des sources bien informées indiquent que la consolidation de l’accord exige une approche multilatérale renforcée, impliquant :
-Une supervision technique de la part des Nations Unies.
-Une facilitation des dialogues bilatéraux par les États-Unis en tant que médiateur clé.
-Un soutien financier et logistique pour l’armée libanaise afin de renforcer ses capacités opérationnelles.
En parallèle, des initiatives stratégiques sont en cours, supervisées par le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Ces efforts visent à renforcer la présence militaire dans le sud, à intégrer des technologies de surveillance modernes et à consolider les partenariats internationaux pour éviter les défaillances structurelles.
Bien que l’accord actuel reste fragile, il représente un outil technique essentiel pour prévenir une escalade majeure. Toutefois, sans une extension ou une refonte stratégique, les violations potentielles par les parties prenantes pourraient réactiver le cycle de conflit. La stabilité future repose sur un respect strict des termes de l’accord et une collaboration accrue entre les parties concernées.
Ainsi, l'issue repose sur une combinaison d’expertise technique, de médiation diplomatique et de détermination politique pour transformer une trêve temporaire en un mécanisme durable de paix et de sécurité régionales.
Akhbar Al Yawm