Carole Salloum, agence "Akhbar al-Yawm"
Avant la Visite d'Ortagus...Message Israélien Envoyé!
La répétition du raid sur la banlieue sud est improbable sous pression américaine
La frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, la première depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 27 novembre dernier, a semé l’inquiétude et soulevé de nombreuses interrogations. S’agit-il d’un acte isolé ou du début d’une nouvelle phase d’escalade, alors que la situation au sud du pays reste tendue?
Ce raid constitue sans aucun doute un signal fort adressé au Hezbollah, à l’État libanais et à l’armée. Face à cette évolution, le président de la République, Joseph Aoun a immédiatement activé des contacts diplomatiques, notamment avec son homologue Emmanuel Macron. Parallèlement, plusieurs hauts responsables libanais, dont le Premier ministre Nawaf Salam, ont multiplié les échanges pour évaluer la portée de cette attaque.
Selon des sources politiques bien informées, cette offensive israélienne pose une question essentielle: le théâtre des tensions va-t-il désormais s’étendre au-delà du sud pour inclure la banlieue sud de Beyrouth? Le bombardement de Jamous, à Hadath, constitue-t-il un avertissement ou le prélude à d’autres frappes? Cette escalade intervient à la veille de la visite de Morgan Ortagus, adjointe de l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, chargée d’évaluer la mise en œuvre du cessez-le-feu et le rôle de l’armée libanaise conformément aux termes de l’accord.
Les mêmes sources indiquent à l'agence "Akhbar al-Yawm" que la position officielle libanaise, exprimée lors d’une réunion tripartite entre le président de la République, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Nawaf Salam, insiste sur l’engagement du pays envers la résolution 1701 et l’exigence d’un retrait israélien total des territoires occupés. Le Liban affirme également la pleine disponibilité de son armée à assumer ses responsabilités sur l’ensemble des frontières reconnues, dans le but de préserver la souveraineté nationale et la sécurité des habitants du sud.
Dans ce contexte, le président Aoun a appelé les garants de l’accord, en particulier Washington et Paris, à intensifier leurs efforts pour garantir l’application du cessez-le-feu et contraindre Israël à mettre un terme à ses violations et à achever son retrait.
D’un point de vue stratégique, cette évolution pourrait nécessiter une intensification des efforts diplomatiques et sécuritaires. Les récentes nominations au sein des institutions sécuritaires s’inscrivent d’ailleurs dans cette dynamique. Par ailleurs, la question du désarmement progressif du Hezbollah, évoquée dans l’accord, pourrait accentuer la pression sur le Liban. Cependant, selon ces mêmes sources, une répétition immédiate des frappes israéliennes reste peu probable, en raison des pressions exercées par Washington et d’autres acteurs internationaux.
Le Liban, pour sa part, maintient son engagement à préserver sa souveraineté et à réclamer l’application intégrale du cessez-le-feu, en s’appuyant sur les mécanismes mis en place, notamment le comité technique militaire libanais et le cadre tripartite de coordination.
Akhbar Al Yawm