Rania Chakhtoura, agence "Akhbar al-Yawm"

Karim Souaid...Un Choix Présidentiel pour Affronter les Défis Économiques du Liban

Un pari sur une solution réussie et saine aux crises

Après un vide qui a duré environ un an et demi, Karim Souaid a été nommé gouverneur de la Banque du Liban par un vote au sein du Conseil des ministres. Il prend ainsi en main une mission difficile, intitulée "sortir le Liban de sa crise financière et bancaire", une crise qui perdure depuis 2019. C’est ce que Souaid a exprimé hier lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, en déclarant: "Je suis conscient du poids de la responsabilité et des défis de cette phase. Je m'engage à respecter la loi et à garantir l’indépendance de l'institution, à l’abri des interventions extérieures".

Le plus grand défi réside dans les dépôts bancaires. Souaid a souligné qu'ils doivent être protégés par la loi et la constitution, et que des efforts doivent être faits pour les restituer progressivement, en accordant la priorité aux petits déposants. Il a également précisé que le remboursement des dépôts devra être l’œuvre conjointe de l'État, des banques et de la Banque centrale, avec une priorité donnée d'abord aux petits déposants, puis aux déposants moyens, et enfin aux autres.

À première vue, la nomination de Souaid semblait être une "bataille" entre deux camps opposés: celui du FMI, qui voulait soumettre Souaid à son contrôle et à ses décisions, et celui des banques, qui espéraient utiliser la nomination pour promouvoir Souaid comme leur propre choix à la tête de la Banque centrale. Cependant, le discours de Souaid hier a montré qu'il se distançait clairement des accusations qui l'avaient ciblé pendant les semaines précédentes.

En réalité, Souaid est le choix du président de la République, Joseph Aoun, qui est resté fermement attaché à lui. Puisque Souaid est le choix du président Aoun, cela signifie que ce dernier est déterminé à appliquer les réformes requises, du moins dans le cadre des pouvoirs que lui confère la loi sur la monnaie et le crédit.

À cet égard, une source informée considère qu'il était important de prendre en compte le soutien d'Aoun à la nomination de Souaid, d'autant plus que le Liban entre dans un mandat présidentiel qualifié de "prometteur". L'insistance de la présidence sur Souaid reflète une volonté de mettre en pratique le discours présidentiel, notamment concernant les dépôts et la crise financière, indépendamment des campagnes de dénigrement menées contre lui avant sa nomination. La source ajoute qu'il n'est pas juste de refuser à Souaid l’opportunité de tenter de réaliser quelque chose, même si le contexte est difficile.

En réponse à une question, la source déclare: "Bien que nous soyons sortis de la norme en ce qui concerne la nomination du gouverneur de la Banque centrale, ce qui n’est pas étonnant compte tenu des problèmes que connaît le Liban, Karim Souaid est un homme prometteur. Nous espérons qu’il commencera à résoudre les crises de manière efficace et correcte…Elle poursuit: "Souaid pourrait réaliser des progrès avec les banques, notamment pour trouver une solution à la crise des dépôts. De plus, grâce à son expertise dans les marchés financiers, il pourrait mener les réformes nécessaires".