Les "Émirats" Relance l'Espoir au Liban: Comment Restaurer la Confiance?

Les "Émirats" Relance l'Espoir au Liban: Comment Restaurer la Confiance?

Rania Chakhtoura | mercredi 07 mai 2025

Rania Chakhtoura, agence "Akhbar al-Yawm"

Les "Émirats" Relance l'Espoir au Liban: Comment Restaurer la Confiance?

Expert économique: Il est nécessaire de lever le "moratoire sur les investissements"

Les Émirats Arabes Unis ont annoncé, par le biais d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères, qu'ils lèveraient l'interdiction de voyage pour leurs citoyens vers la République libanaise à compter du 7 mai 2025.

De son côté, le président de la République, le général Joseph Aoun, a exprimé, lors d'un entretien téléphonique avec le président des Émirats, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, sa profonde gratitude pour cette décision fraternelle. Il a souligné la réactivité des autorités émiraties, qui ont répondu favorablement à cette demande après leur récente rencontre à Abou Dabi, insistant sur le caractère noble et sincère de cette initiative, marquée par une promesse tenue.

Cependant, une question demeure: cette initiative seule suffira-t-elle à redresser la situation?

Selon un expert économique interrogé par l'agence "Akhbar Al-Yawm", cette décision constitue un signal "très important" pour le Liban, notamment pour son secteur touristique, mais l’enjeu majeur réside dans la restauration de la confiance. Cette confiance est essentielle pour attirer les capitaux nécessaires, ce qui se répercutera positivement sur l'ensemble de l'économie.

L’expert estime également que cette démarche pourrait être suivie par d'autres pays du Golfe, en particulier l'Arabie Saoudite, et souligne que cette réouverture du marché libanais envoie des signes positifs. Toutefois, il insiste sur le fait qu’il est désormais impératif que le Liban lève ce qu'il qualifie de "moratoire sur les investissements". Selon lui, la période où les investissements étaient façonnés par des relations personnelles et émotionnelles entre les dirigeants libanais et ceux du Golfe, à l’image des années du Premier ministre Rafic Hariri, est révolue. Aujourd’hui, les relations doivent être établies sur une base strictement institutionnelle.

Il rappelle également que, contrairement à ce qui a été le cas par le passé, le Liban ne doit plus être perçu comme une "malheureuse exception" par la communauté internationale, mais plutôt comme un pays qui doit remplir des obligations et réaliser des réformes concrètes.

L’expert interpelle ainsi les responsables libanais: sauront-ils saisir cette opportunité pour restaurer le Liban comme un pôle d’attraction pour les investissements, à l'instar de ce qu’il était au début des années 2000? Malheureusement, selon lui, le processus de changement reste trop lent, particulièrement en matière de législation liée aux réformes économiques et à la relance du pays. Ces dossiers, bien souvent, sont instrumentalisés à des fins politiques et médiatiques, et des lois sont parfois adoptées sans les décrets d’application nécessaires, ce qui empêche leur mise en œuvre effective et entraîne des années de retard.

Rejoignez la chaîne YouTube maintenant, Cliquez ici

Akhbar Al Yawm

Exclusive