Une Décision Historique… Rasamny Réactive le Centre de Sécurité de l’Aviation Civile
Réforme du secteur de l’aviation au Liban
Dans une démarche marquante témoignant de l'engagement de l'État libanais à revitaliser le secteur de l'aviation civile, le ministre des Travaux publics et des Transports, Fayez Rasamny, a officiellement annoncé la réactivation du Centre de sécurité de l’aviation civile (CSAC) à l’aéroport international de Beyrouth–Rafic Hariri, après plusieurs années d’inactivité.
L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse tenue au sein du centre, en présence d’experts du secteur et de hauts responsables. À cette occasion, le ministre a également lancé la première session de formation, ATC 051, destinée à une nouvelle promotion de contrôleurs aériens.
Le ministre Rasamny a souligné que cette réactivation est conforme aux normes les plus élevées établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), insistant sur le fait que la formation n’est plus un luxe, mais bien une pierre angulaire de la stratégie nationale de l’aviation du Liban. Le cours inaugural formera 35 candidats, dont 12 attendent leur licence depuis plus de 14 ans.
Dans son discours, Rasamny a rappelé l’héritage du centre, pionnier régional depuis sa création en 1962 avec le soutien de l’OACI et des Nations Unies. Après des années de suspension dues aux crises successives que connaît le Liban, le centre est désormais équipé d’un simulateur de contrôle aérien à la pointe de la technologie, ainsi que d’une équipe d’instructeurs certifiés, qui sera renforcée dans les semaines à venir.
Le ministre a insisté sur l’importance de transformer le CSAC en une institution de formation financièrement viable, qui comblera non seulement les besoins urgents en contrôleurs aériens, mais s’alignera aussi avec les plans nationaux visant à réactiver l’aéroport René Moawad à Qlayaat. Il a également mentionné des démarches en cours auprès d’entreprises internationales spécialisées dans la formation, en vue d’attirer des experts chevronnés, et la nomination d’un conseiller spécialisé pour restructurer le centre et élaborer une feuille de route globale pour la réforme.
Le CSAC proposera une large gamme de programmes de formation technique dans des domaines tels que le contrôle du trafic aérien, la gestion et les opérations aéroportuaires, l’inspection des aéronefs, les services d’urgence et de sauvetage, la délivrance de licences au personnel, l’enquête sur les accidents aériens, la médecine aérospatiale, l’économie de la sécurité aérienne, et la météorologie.
En réponse aux questions des médias lors de la conférence, le ministre Rasamny a été interrogé sur d’éventuelles discriminations à l’encontre de passagers de certaines nationalités, en particulier les Irakiens, à l’aéroport de Beyrouth. Le ministre a catégoriquement rejeté ces accusations, expliquant que les protocoles de contrôle dépendent du point de départ du vol et non de la nationalité du passager. « Un voyageur arrivant d’Irak peut faire l’objet d’inspections plus rigoureuses que quelqu’un en provenance d’Europe, en raison des protocoles de sécurité. Ce sont des procédures standards qu’on retrouve dans de nombreux aéroports à travers le monde », a-t-il précisé.
Interrogé sur les récentes tentatives de contrebande d’or, Rasamny a confirmé que ces tentatives continuent d’être déjouées, mais que le volume des biens de contrebande a fortement diminué. Il a attribué cette amélioration à la vigilance continue et à l’efficacité du service de sécurité de l’aéroport.
Concernant les carences administratives dans le secteur de l’aviation civile, le ministre a reconnu que plusieurs postes clés étaient actuellement occupés à titre intérimaire. Il a souligné l’urgence de nommer des directeurs permanents afin d’assurer la stabilité et la continuité institutionnelle, notant que ce problème dépasse son ministère et touche de nombreuses autres entités gouvernementales. Son objectif principal, a-t-il ajouté, reste de former une équipe de direction compétente et d’établir un plan d’action à long terme.
Rasamny a nommé Ibrahim Abou Alayoui nouveau directeur de l’aéroport international de Beyrouth–Rafic Hariri.
Cette décision intervient seulement deux jours après la démission de Kamel Nasreddine de ce poste. Le ministre a accepté sa démission et l’a nommé à un nouveau poste en tant que « Directeur des Aéroports ». Nasreddine conservera également son ancien poste de chef de la navigation aérienne, qu’il occupe depuis 14 ans.
La conférence de presse s’est conclue par une visite guidée des installations du centre, au cours de laquelle les journalistes et les participants ont découvert les équipements de simulation et les préparatifs des prochaines sessions de formation.